Méthodes de recherches bibliographiques

Les recherches bibliographiques relatives à un sujet peuvent s’envisager de deux manières : on peut procéder à un dépouillement systématique de tous les répertoires bibliographiques accessibles ou, partant d’une source donnée, établir des filières et des recoupements.

Dépouillement systématique

La manière la plus manifeste de constituer une bibliographie sur un sujet est de procéder au dépouillement systématique des sources bibliographiques courantes de la discipline concernée.

Les sources bibliographiques sont nombreuses.

Il y a, à l’évidence, les répertoires bibliographiques généraux ou les répertoires spécialisés, mais il y a aussi les bulletins bibliographiques des revues, les services de documentation, les encyclopédies ou collections encyclopédiques, les fichiers de bibliothèques, etc. Aucune de ces sources ne doit être négligée.

L’avènement d’Internet et la mise en ligne des catalogues de bibliothèques et d’éditeur dispensent désormais du fastidieux travail de dépouillement manuel des répertoires bibliographiques, au demeurant très vite frappés d’obsolescence. Une simple requête lancée via un moteur de recherche permet d’obtenir en une fraction de seconde plus d’informations qu’on n’en récoltait naguère en plusieurs semaines de recherches dans les répertoires imprimés. La contrepartie est qu’une sélection s’impose invariablement au sein de la masse d’informations collectées.

Ramifications bibliographiques

Une autre méthode pour procéder au recensement bibliographique est de remonter les filières bibliographiques des ouvrages consacrés au sujet retenu.

Généralement, le promoteur du travail conseille un ou deux ouvrages ou articles de base se rapportant au sujet choisi.

On peut alors dresser un répertoire bibliographique sur ce sujet en relevant les références citées dans ces ouvrages, en consultant les nouveaux ouvrages répertoriés et en procédant de la même manière avec les références citées dans ces derniers. De fil en aiguille, on peut se constituer de la sorte un ensemble de références bibliographiques substantiel.

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Cette seconde méthode de recherches connaît différentes limites.

Tout d’abord, elle n’est d’application que pour les ouvrages suffisamment récents, les études anciennes prenant beaucoup de libertés vis-à-vis de leurs sources et se passant souvent de références bibliographiques explicites.

Ensuite, certains auteurs citent invariablement les mêmes titres, par sympathie (pour promouvoir les travaux de leurs collaborateurs, par exemple) ou par politesse (en hommage à un maitre). De nombreux chercheurs travaillent encore en effet, même aujourd’hui, en circuit fermé et ne prennent que rarement connaissance des recherches parallèles menées dans d’autres perspectives, dans d’autres pays, voire dans d’autres universités que la leur. Une fois encore, on peut perdre beaucoup de temps à rechercher des ouvrages qui en fin de compte n’ont qu’un rapport très lointain avec le sujet choisi…

Enfin, certains (rares) auteurs fantaisistes inventent des références bibliographiques pour donner du poids à leur propre étude ; il est difficile parfois de contrôler l’existence d’un ouvrage cité et on peut perdre beaucoup de temps à rechercher un ouvrage qui, en définitive, n’existe nulle part ailleurs que dans l’imagination d’un plaisantin.

En dépit des inconvénients qui viennent d’être soulignés, la méthode de recherches bibliographiques par ramification apparait comme complémentaire de la méthode systématique. Elle permet, même si c’est sans certitude, de se faire une idée de l’importance intrinsèque des ouvrages répertoriés (un ouvrage cité par de nombreux auteurs est vraisemblablement un ouvrage au contenu intéressant) et surtout elle permet de prendre connaissance de titres d’ouvrages que le filtre d’un dépouillement bibliographique même systématique n’aurait pas permis de retenir (par exemple, les ouvrages dont les titres ne sont pas suffisamment explicites  ou ceux, rédigés dans une langue inconnue de celui qui effectue les recherches et pour lesquels les manuels bibliographiques auraient omis de signaler l’existence d’une traduction dans une langue internationale…).

Mais non, vous ne vous êtes pas perdu !