La rédaction

Abréviations conventionnelles

Dans les citations, dans les notes bibliographiques, voire à l’intérieur même du texte, on peut être tenté de recourir à des abréviations, à des sigles… notamment lorsqu’on a à traiter des informations récurrentes (références fréquentes à une même source par exemple).

Abréviations personnalisées

Si de nombreuses abréviations ont déjà fait l’objet d’une codification, qu’il faut respecter, d’autres, au sein d’un travail, peuvent revêtir un caractère plus personnel.

Acronymes

Un acronyme est un mot formé des initiales ou des premières syllabes de plusieurs mots qui sont associées pour former une nouveau mot. Le mot ainsi constitué est prononcé comme un mot ordinaire, non lettre par lettre (comme c’est le cas pour un sigle).

Anglicismes

Les anglicismes, c’est-à-dire les emprunts à la langue anglaise, sont à éviter autant que possible dans les travaux scientifiques, voire à proscrire lorsque le terme anglais vient concurrencer inutilement un terme existant en français : dû à est un calque pur et simple de l’anglais due to qui ne dit rien de plus que du fait de ou à cause de, et il n’y a donc pas lieu de renoncer aux derniers en faveur du seul premier.

Toutefois suivre une telle recommandation suppose que l’on ait conscience que ce qu’on dit ou écrit est influencé par l’anglais. Si dans le cas d’une expression comme dû à, le calque de l’anglais est évident à quiconque connait un peu d’anglais, les anglicismes prennent parfois une forme sournoise, surtout lorsqu’ils ne s’agit pas d’emprunts lexicaux, ces derniers étant généralement reconnaissables comme tels et bien répertoriés. Qui aujourd’hui irait encore voir dans l’adjectif académique au sens de ‘universitaire’ un emprunt à l’anglais ?

Les travaux universitaires ne sont pas épargnés par les anglicismes sournois, principalement ceux qui trahissent des usages et des conventions de deux traditions éditoriales différentes :

  • en français, il est d’usage de noter le rang des siècles en chiffres romains (XXIe siècle) ; les noter en chiffres arabes (20e siècle), c’est adopter l’usage anglais ;
  • dans les ouvrages en français, la table des matières se place à la fin ; la placer au début de l’ouvrage, c’est adopter l’usage anglais ;

etc.

La plus grande vigilance s’impose.

Remarque
La vigilance s’impose d’autant plus lorsqu’on choisit de réaliser en français un travail qui suit les normes, américaines, de l’APA : un grand nombre des normes fixées par l’APA pour l’anglais sont inadaptées, voire inadaptables, au français. Certaines ont fait l’objet d’une transposition à l’usage du français, mais elles sont peu nombreuses à s’y prêter.

Attention toutefois à l’hypercorrectisme de mauvais aloi. Si vous travaillez avec un logiciel comme Word et activez son vérificateur grammatical et stylistique, vous constaterez qu’il vous invite systématiquement à remplacer les formes du verbe faire que vous aurez utilisées par des formes d’un autre verbe. L’abus du verbe  faire est un défaut majeur des anglophones et dont votre logiciel a transposé la traque jusques dans la langue française. Le français n’est pas l’anglais : les francophones abusent beaucoup moins du verbe faire que les anglophones et les emplois qu’ils en font sont le plus souvent tout à fait légitimes. Si dans une phrase comme

Il a fait une étude sur les voyelles nasales

la forme verbale a fait gagne à être remplacée par a réalisé, en revanche dans

Il a fait ses études à l’université de Cambridge

la forme a fait doit être maintenue ; or votre logiciel vous proposera de modifier l’une et l’autre phrases... vous invitant à pratiquer l’une des formes les plus sournoises de l’anglicisme.

Voir Vérificateur grammatical, Vérificateur stylistique.

Copier-coller

La fonction « copier-coller » (ou ses variantes « déplacer », « glisser », disponibles avec certains logiciels de traitement de texte et sous certains systèmes d’exploitation) est d’une très grande utilité lors d’une relecture accompagnée d’une réorganisation de tout ou partie du contenu d’un travail.

Cette fonction permet en effet de gérer toutes les modifications d’un document : on copie (ou on coupe) un fragment donné pour le coller (le déplacer, le glisser ou l’insérer) en un autre endroit du texte … avec une grande facilité.

Destinataire du travail

Un travail universitaire est destiné à un promoteur et à un ou plusieurs lecteurs avisés, spécialistes de la ou des disciplines dans le domaine de laquelle ou desquelles le travail est réalisé.

Il sert à faire la démonstration de ce qu’on sait sur un sujet et de la maitrise que l’on a de ce savoir ; il ne suppose ni connivence ni complicité avec les lecteurs, si avertis soient-ils.

Je vs Nous

L’auteur d’un travail universitaire se désigne par tradition sous la forme du nous dit de modestie, qui a pour vocation de donner une portée généralisante au propos et de gommer le caractère trop individualiste du je. Mais il s’agit bien d’un nous équivalant à je, qui génère un accord ad sensum des adjectifs qui s’y rapportent (le verbe s’accorde à la 1re personne du pluriel, certes, mais les adjectifs au masculin singulier pour un étudiant, au féminin singulier pour une étudiante).

Normes de rédaction

La plupart des maison d’édition et des revues, ainsi que certaines associations et institutions, édictent des protocoles de rédaction des travaux soumis à publication, des mémoires et des thèses.

Nous de modestie

Le nous du travail universitaire a pour vocation de donner une portée généralisante au propos et de gommer le caractère trop individualiste du je.

Ce nous est équivalant à je et génère un accord ad sensum des adjectifs qui s’y rapportent (verbe à la 1re personne du pluriel, mais adjectifs au masculin singulier pour un étudiant, au féminin singulier pour une étudiante).

Orthographe

Il devrait être inutile de préciser qu’il faut, dans un travail universitaire, être tout particulièrement attentif à l’orthographe : le respect de l’orthographe est une exigence incontournable.

Remarque
Cette exigence, cruciale dans le cas des postulants à un titre d’enseignant de français, concerne plus largement tout travail écrit, quel qu’en soit l’auteur, quelles qu’en soient les finalités, quelle que soit la discipline dans laquelle le travail s’inscrit. Le rôle sélecteur de l’orthographe sur le plan social n’est plus à démontrer.

Sigles

On appelle sigle une suite de lettres initiales d’une séquence de mots fréquemment utilisée constituant une dénomination abrégée.

Symboles

Un symbole est un signe, ni alphabétique ni numérique, qui représente par convention un objet, une opération, un processus.

Ainsi, en grammaire historique, le symbole > se lit ‘donne’ ou ‘passe à’ :

Exemple de symbole
a > e
murum > mur

Synonymes

Les logiciels de traitement de texte sont désormais le plus souvent équipés d’un dictionnaire de synonymes qui présente les mêmes limites que les dictionnaires de synonymes sur support traditionnel ou les dictionnaires de synonymes en ligne. Il faut savoir s’en servir pour qu’ils s’avèrent des outils pleinement efficaces. Il ne faut donc pas s’en remettre entièrement et uniquement à eux pour corriger les répétitions inélégantes ou pour combler quelques lacunes de vocabulaire.

Ton

Un travail universitaire, et donc rigoureux, n’exclut ni la fraicheur, ni la fantaisie, ni même la passion. Il importe ici comme partout ailleurs de savoir doser ces différentes composantes : le travail doit rester un travail objectif, et doit pouvoir être jugé objectivement.

Mais non, vous ne vous êtes pas perdu !