Structuration du texte

Un travail universitaire, surtout lorsqu’il a l’ampleur d’un travail de fin d’étude, d’un mémoire ou d’une thèse, doit être structuré, organisé selon diverses subdivisions internes.

Texte principal

Il convient d’éviter de composer le mémoire en un seul texte continu, d’éviter les développements trop longs, sans titre intermédiaire (ceux-ci permettent au lecteur de souffler), les citations trop longues.

Par ailleurs, même s’il n’existe aucune prescription objectivable en la matière, aucune indication de dosage, il importe, au niveau de la rédaction, de trouver le milieu entre un texte aride à force d’être dépouillé et un délayage ennuyeux à force d’être bavard.

Subdivisions

L’introduction de subdivisions est indispensable à la compréhension, à la clarté du travail. Celui-ci doit se découper non seulement selon les grandes parties constitutives attendues dans tout travail universitaire (introduction, corps, conclusion, …) mais aussi en chapitres (voire en parties, sections, pour un travail de l’ampleur d’une thèse).

De même, à l’intérieur de chaque subdivision, il ne faut pas négliger le découpage en paragraphes et utiliser les alinéas. Mais bien qu’elles soient indispensables à la clarté de l’exposé, il convient de ne pas faire des subdivisions un usage abusif. Un découpage excessif (où quasiment chaque ligne du texte serait pourvue d’un numéro de rang) risque en effet de faire perdre au lecteur le fil conducteur du travail, d’attirer son attention sur la hiérarchisation de la matière plus que sur son développement.

Il faut en toute circonstance éviter que deux intertitres se succèdent directement : chaque nouvel intertitre doit être suivi d’un paragraphe de quelques lignes au moins, dont le contenu peut être simplement l’annonce du contenu qui suit.

Remarque
Dans la norme APA, on proscrit l’introduction d’un nouveau niveau de division du texte si celle-ci n’est pas suivie d’un paragraphe comptant au moins 10 lignes.

Numérotations

Les différentes divisions du mémoire s’organisent suivant un système hiérarchique. Ce système hiérarchique apparait à travers la nomenclature et surtout à travers la numérotation des divisions – ou, plus justement, la numérotation des titres des divisions.

Il existe essentiellement deux système de numérotation :

  1. un système alphanumérique ;
  2. un système pseudo-décimal.

Le choix d’un système de numérotation ou d’un autre est avant tout une question d’habitude, l’usage de l’un et l’autre systèmes étant également admis lorsqu’un protocole ou une norme ne donne aucune spécification sur ce point. Le seul choix contre-indiqué est celui qui consisterait à fusionner les deux types de systèmes au sein d’un même travail.

À titre d’exemple, la norme APA impose la numérotation pseudo-décimale et y proscrit le mélange de chiffres romains et de chiffres arabes.

On évite habituellement que les subdivisions s’étagent sur plus de 9 niveaux (pour qu’il subsiste dans le texte des entités cohérentes) – les travaux de l’ampleur d’un travail de fin d’études ou d’un mémoire ne le justifient d’ailleurs pas, et a fortiori les travaux réalisés dans le cadre de cours.

Remarque
Dans la norme APA, le nombre maximal de niveaux de hiérarchisation du texte est fixé à cinq.

On évite par la même occasion d’introduire, dans la numérotation, des nombres à deux chiffres qui risqueraient d’être interprétés comme deux nombres distincts.

Une subdivision comme :

2.3.11.5

risque ainsi d’être réinterprétée comme

2.3.1.1.5.

Certains contournent le risque en utilisant le tiret ou la barre oblique comme séparateur, en lieu du point, voire en utilisant des séparateurs différents, ce qui est proscrit dans certaines normes :

  • soit : 2-3-11-5
  • soit : 2/3/11/5
  • soit : 2-3-11/5

Il convient de veiller en outre impérativement à ce que la numérotation adoptée soit suivie. Dans la composition par logiciel de traitement de texte, la possibilité existe désormais de numéroter automatiquement les titres, sous différents formats. Si c’est une facilité qu’il ne faut pas négliger, elle ne dispense toutefois pas l’auteur de hiérarchiser correctement les différentes subdivisions de son texte.

Structuration logique

Un texte se structure non seulement au plan typographique mais également, au plan rédactionnel, linguistique.

Encore faut-il utiliser adéquatement les liens logiques ; on trouve parfois dans les travaux d’étudiants des non seulement ne déclenchant aucun mais encore, des donc qui n’annoncent aucune conclusion, des en outre qui ne renchérissent sur rien de précis. On trouve de même encore trop souvent des 1° sans 2°, des a) sans b), voire des b) sans a), qui nuisent à la compréhension du texte. D’une manière générale, toute numérotation orpheline (un numéro 1 suivi d’aucun numéro 2) est la manifestation d’une importance défaillance structurelle du travail, qu’il faut veiller à corriger.

À l’opposé, la profusion de liens logiques propre à l’exposé oral ne peut être transposée telle quelle dans l’exposé écrit. C’est peut-être ce point précis de la rédaction qui pose le plus de problèmes à ceux qui rédigent un travail universitaire : le manque de recul par rapport au travail effectué empêche bien souvent d’être directement sensible aux sauts dans le raisonnement, de centrer son attention sur les étapes d’un développement que l’on connait par cœur. C’est aussi celui qui perturbe le plus les lecteurs. Sur ce point, il importe donc d’être particulièrement attentif… d’autant plus attentif qu’aucun des outils des traitements de texte n’est à même d’effectuer ce travail de structuration interne de l’argumentation à la place de l’auteur !

Mais non, vous ne vous êtes pas perdu !